Vendredi 22 Mars - Westport : km 14,212
Avant d’attaquer notre étape ‘mer et montagne’, on est attentif à prendre un petit déjeuner adéquat. Mais en l’absence d’épicerie au village, il faut vider les réserves et faire avec. Evelyne nous offre une leçon de diététique : une boîte de thon épicé, 2 biscuits chocolatés, 1/2 bol de flocon d’avoine, 1 citron frais, 1 tisane chaude à l’artichaut... son énergie dans les ascensions prouve la valeur de son régime alimentaire.
Départ presque matinal avant 9 heures, c’est la peur des montées qui nous a réveillés, et on ne le regrette pas car à midi, on a fait la moitié de l’étape en distance mais les 3/4 en dénivelé. C’est pas si pire, on ne dépasse jamais le 10%, notre limite.
La première rencontre, ce sont les jeunes qui courent pour la paix dans le monde. Un relai avec flamme à la main, à travers 44 pays, pour rencontrer le monde, échanger, communiquer, sensibiliser. Avec quelques slogans clés, comme substituer « le pouvoir de l’amour » à « l’amour du pouvoir ». On peut les suivre chaque jour sur www.peacerun.org/nz.
La seconde rencontre se situe sur le haut des falaises, avec vue sur les pots de fleurs plantés dans la mer, récompense de la lente ascension.
La troisième rencontre, c’est une pétition contre l’utilisation de pesticides, une lutte entre Bayer-Monsanto et les groupes écologistes, arbitrée par les députés de l’UE qui doivent passer au vote aujourd’hui. On signe.
La quatrième rencontre, c’est la ville presque fantôme de Charleston, puis la mine d’or de la famille Mitchell. Une histoire vraie qui date de 1866 et nous ramène aux histoires de la ruée vers l’or. Un Monsieur qui découvre un filon d’or, le fait savoir, et plein de messieurs qui disent à leur épouse « viens on y va, on va devenir riche, je vais pouvoir t’offrir de belles robes...», et une ruée de gens qui débarquent et montent une ville nouvelle. Les chercheurs d’or d’abord, puis le saloon, l’auberge, le General Store, la banque... On imagine même de retirer à Wellington son rôle de capitale pour le transférer là. Et puis la récession , après avoir creusé tunnels sur tunnels, on se rend compte qu’il n’y a pas grand chose, Charleston cesse d’exister. Il reste un café dont on profite, et de belles ballades le long de la rivière Waitakere qui s’enfonce dans la montagne voisine.
La cinquième rencontre, c’est un aperçu du menu pour les jours qui suivent : une chaîne de montagnes qui nous rappellent notre Jura, pas question de monter tout en haut. Les maoris ont trouvé des vallées pour les traverser, on va suivre leur route.
La dernière rencontre, c’est la petite ville de Westport. Encore une ville fantôme qui a eu son heure de gloire avec les mines de charbon. Il reste un port et quelques bateaux amarrés au bout de la jetée, une grande rue centrale, et tout au fond, la chaîne de montagnes qui veille sur nous et nous attend.