Lundi 19 Novembre - Hanoï : km 9,189
Depuis notre chambre avec baie vitrée plein Est, on n'a pas le droit de rater le lever du soleil, mais on a le droit de prendre les photos couchés dans notre lit. À 6h30, Evelyne est debout, elle se fait plaisir à utiliser l'appareil comme une mitraillette. Je reste couché à me demander ce qu’on va faire de toutes ces photos.
Tableau de Paul Delvaux, René Magritt, ou Coco Jack ?
Petit déjeuner pris en commun avec la dizaine de clients du 'Home Stay', c'est là que s'échangent les trucs des voyages, l'un parle du Cambodge, l'autre du Laos, l'autre des routes inondées du Sud du Vietnam... On n'a même plus besoin d'y aller, on sait tout. Un moment animé par les échanges des américains sur la succession de présidents aux Etats Unis, on ne s'en mêle pas, en espérant que personne ne viendra demander "et en France, comment ça se passe ?", le genre de question pour laquelle on n'a pas préparé de réponse.
Notre groupe de cinq repart pour une ballade plus courte qu'hier, et comme il a bien plu cette nuit, on a droit à 2 heures de grosses glissades et patinades sur les chemins de glaise. Cette fois c'est moi qui ai tendance à mitrailler chaque grain de riz. Ce paysage de rizières en terrasses se répète sans cesse, il me fait penser à nos vignobles qui s'étendent à l'infini, on mitraille car on croit que chaque photo va être meilleure que la précédente. Toujours au pays des Hmong, on voit une ressemblance avec le Pérou que l'on ne connait que par le Temple du Soleil. Ana et Oliver, qui ont fait un trek au Machu Picchu, nous le confirment : Hmong et Péruviens ont quelque chose en commun, taille, teint, usure du visage, couleurs vestimentaires...par contre, le trek represente au moins 6 fois ce qu’on vient de faire en 2 demies journées.
Traversée de petits villages où on croise des mobylettes à bout de souffle dans les pentes à 20%, forêt de bambous, ponts en bambou, parcelles de rizières en forme d'étang - ne pas tomber dedans, l'équilibre est instable, je marque un temps d'arrêt ! C'est un parcours varié, ensoleillé qui nous ravit, mené dans une ambiance chaleureuse.
Pour finir, un moment de technique Hmong : le moulin à traiter le riz - une jarre qui se remplit d'eau jusqu'à soulever le contrepoids qui, en retombant (car la jarre se vide de son eau), va frapper le grain de riz et le déshabiller de sa glumelle.
Le groupe se sépare après 24 heures, la guide June reprend immédiatement un autre groupe, Oliver et Ana enchaînent sur un voyage organisé d'une journée à la baie d'Halong.
Pour nous, c'était le premier voyage organisé de notre vie, il n'a duré que 24 heures, et surprise : l'organisation nous a plu, on s’est complètement laissé prendre en charge, et on arrive à nous ´surprendre de nous’. Tout s'est enchaîné sans aucune défaillance : vélos laisses en consigne à l'hôtel, navette pour le bus, place numérotée dans le bus, navette à l'arrivée, repas de midi, arrivée du guide, ballade jusqu'à la tombée de la nuit, Home Stay.... à chaque changement d'activité, une véritable gare de triage où quelqu'un nous attend avec notre nom inscrit dans une liste, et nous oriente. Il doit y avoir un peu d'informatique là derrière. Et en prime, la douche à l'arrivée, et une brosse pour nettoyer les chaussures.
Un peu de pub.... Toute cette organisation nous a été proposée par notre hôtel à Hanoï, l'hôtel Villa Serinity, et l'organisation locale à Sa Pa repose sur le Golden Villa Hotel. On les remercie et on leur fait de la pub, on peut leur faire confiance.
Il semble que l'activité touristique se développe à toute allure à Sa Pa. On n'a pas eu le temps ni vraiment l'envie de flâner dans la ville, pourtant on a aperçu de nombreux endroits à l'apparence chaleureuse qui donnent envie de se poser, des bars et restaurants aux allures de nos chalets de montagne. On a préféré s'en éloigner, clichés tentants en apparence chouettes mais trop en porte-à-faux avec l'habitat local.
Alors on souhaite à notre guide June de monter à son tour le 'Home Stay' de ses rêves, et participer à la promotion de sa montagne, elle le mérite bien et sa montagne aussi.