Mardi 17 Juillet - Medicine Hat : km 3,985
En consultant les brochures de la ville, on apprend que Medicine Hat est connu pour ses gisements de gaz, ses ateliers de poterie, son camp de prisonniers nazis, son soleil permanent, autant de raisons bien différentes qui laissent supposer que c'est là un des repaires du Grand Esprit. Une bonne raison pour y faire une halte prolongée. Et on apprend que Rudyard Kipling, lui-même, a participé à la préservation de son nom, alors que certains élus voulaient le transformer en 'Gaz City', plus évocateur au plan économique mais bien moins poétique. Le Grand Esprit n'aurait peut-être pas apprécié !
De source sûre, l'origine du nom :
Medicine Hat a hérité son nom du mot natal «Saamis» qui est traduit par «chapeau d'homme de médecine». Une légende évoque un hiver de grande famine pour la nation des Pieds-Noirs. Les anciens du Conseil choisirent un jeune homme pour sauver sa tribu. Après de nombreux jours d’errance, il se dirigea avec sa jeune épouse vers le «trou de respiration», une ouverture dans la glace de la rivière Saskatchewan Sud que l'on croyait être le lieu du Grand Esprit. Le jeune chasseur convoqua les esprits qui apparurent sous la forme d'un serpent. La jeune femme fut sacrifiée dans le corps du serpent, et le Grand Esprit dit à l'homme de passer la nuit sur une petite île, et se rendre au petit matin au pied des falaises « vous trouverez un sac contenant des médicaments et un saamis (bandeau sacré) ". Le « chapeau », lui dit-on, assurerait le succès à son porteur. Soutenu par la magie de son chapeau sacré, le jeune chasseur sauva son peuple et devint un grand Médecin.
D’où le nom « Medicine Hat ».
En 1883, le Canadian Pacific s’arrêta pour construire un pont ferroviaire sur la rivière Saskatchewan Sud, à l’emplacement de la légende. Avec la construction, se monta un village de tentes, puis une ville qui prit le nom de la légende.
Au delà de la légende, lors de la recherche d'eau du Canadian Pacific, les forages heurtèrent accidentellement une poche de gaz naturel, mettant à découvert l'un des plus grands gisements de gaz en Amérique du Nord, donnant à Medicine Hat le surnom de «The Gas City».
Une journée à Medicine Hat :
Notre matinée commence par une ballade d'une dizaine de kms sur une chouette piste cyclable à travers les 'coulées', un espace le long des ruisseaux au pied des falaises, là où les peuples autochtones avaient établi leurs campements. Une superbe ballade, partagée avec quelques cyclos locaux, qui se termine à la fabrique de poteries Medalta. C'est immense, des millions de poteries vendues dans le monde entier, à l'abandon au milieu du 20ème siècle lorsque les marchés asiatiques ont pris le dessus, moins chers.
En sortant de la visite, le thermomètre indique 43°5, record battu. C'est presque aussi chaud que dans les fours que l'on vient de visiter. On n'a pas le choix, on se réfugie pour la journée dans un café littéraire, bien climatisé, on en profite pour préparer les Rocheuses, en travaillant l'art de gérer les rencontres avec l'ours. Faire la différence entre position défensive ou agressive de l’ours, savoir gérer nos émotions, rester calme tout en étant ferme, savoir faire le mort ou se battre.... La suite dans les Rocheuses avec nos amis Québécois qui ont appris tout cela à l'école et nous protégeront. Comme le Grand Esprit.