Jeudi 31 mai - Sainte Zodique : km 260
Une première journée qui débute par un incident. Le nouveau Québécois qui se joint à nous pour 3 jours - on va l’appeler ‘Pierre’ - est à l’heure lorsqu’il nous rejoint sur la ligne de départ, mais il vient de casser le support de son porte bagage.
Incident immédiatement pris en charge par Christian qui règle le problème ‘à la Québécoise‘ en moins de 30 minutes. Je me dis que ce serait bien que Christian nous accompagne pendant 1 an...
A 8h30, on est en formation sur le canal Lachine, direction sud ouest.
L’histoire de Lachine remonte à 1667, époque où l’explorateur René-Robert Cavalier de la Salle prend possession d’une terre au sud ouest de l’île de Montréal, qu’il nomme « Saint-Sulpice », mais que les habitants nomment « La Chine» pour se moquer de son désir de trouver un itinéraire pour aller en Chine. Il faut dire que Cavalier de la Salle avait une curiosité qui l’a amené à parcourir son mini tour du monde, de la région des grands lacs jusqu’à la Louisiane.
Après 15 kms de route, on est déjà sorti de la ville, on traverse des quartiers résidentiels où les maisons individuelles se succèdent, alignées dans un réseau de routes perpendiculaires où chaque intersection est un carrefour équipé de 4 panneaux ARRÊT. On se régale à les passer ’à la française’, un léger ralentissement suivi d’une accélération brutale dès qu’on voit que la voie est libre.
On est tellement fiers de notre technique qu’on n’hésite pas à en faire la démonstration à deux motards de la police québécoise postés à un carrefour, et on se sent assez démunis lorsqu’ils nous interpellent - il ne nous vient pas à l’esprit de leur crier ‘salut les filles’ - mais ce sont finalement de bons gars qui nous passent un savon en nous expliquant la façon de procéder, ça nous sera sans doute utile sur les prochains 5200 kms.
Chaleur de plus en plus lourde pour continuer, on atteint les 32 degrés l’après-midi, en roulant le long d’un canal sur une belle piste cyclable qui ne nous fait plus craindre l’incident des 4 panneaux ARRÊT.
Dodo dans un motel typique, les vélos dorment à nos côtés dans la chambre.
Bilan de la journée : pourvu que ça dure !
On se sent quand même ‘petit bras’ au moment du repas du soir, en refusant la pizza de 18 pouces qui nous est proposée, soit 2/3 de la taille des roues de nos vélos. On a raté quelque chose, c’était deux pour le prix d’une !