Vendredi 1 Juin - Ingleside : km 345
Ça y’est, on a franchi une nouvelle frontière, en quittant le Québec, on est passé en Ontario.
Selon nos amis québécois, cela signifie 2 choses :
. On quitte une province officiellement monolingue où chacun parle français et anglais, pour une province officiellement bilingue où tout le monde ne parle que l’anglais.
. Les routes vont être bien meilleures.
La journée se déroule entre l’orage du matin qui éclate 5 minutes avant notre départ, et celui du soir qui explose 5 minutes après notre arrivée. C’était prévisible, avec la température qui a grimpé jusqu’à 33 degrés.
On a quitté la route verte québécoise, pour suivre la Waterfront trail de l’Ontario, une piste cyclable qui va nous mener pendant plusieurs jours jusqu’à une extrémité du lac Supérieur. Chouette perspective.
Ce qui me frappe le plus aujourd’hui, c’est l'absence totale de haies, les maisons peuvent être vues autant par le voyageur que par le voisin. La route suit les fils électriques très visibles dans les airs, ça donne un look additionnel au décor.
Une piste cyclable parfaite, le long du fleuve, à travers sous bois, On se sent en sécurité.
La journée se termine dans la région des îles, la piste cyclable nous ouvre une piste d’île en île, c’est cool. On est sur le chemin du Long Sault, un endroit qui a marqué l’histoire du Canada, c’est là qu’est tombé un grand homme, Dollard Des Ormeaux.
Mais qui était ce Dollard Des Ormeaux???
De source sûre..... je reprends son histoire telle que je l’ai trouvée sur la toile.
La réalité et le mythe sont particulièrement emmêlés dans l’histoire de Dollard. Jeune homme arrivé à Ville-Marie (aujourd’hui Montréal) en 1658, à l’âge de 22 ans, Dollard Des Ormeaux souhaite rapidement protéger la nouvelle colonie.
S’impliquant dans l’armée, il part sur les eaux de la rivière des Outaouais avec une poignée d’hommes recrutés rapidement afin de combattre les Iroquois. En effet, le conflit opposant la Nouvelle-France, alliée aux Hurons, et les Iroquois, empêche le bon commerce de la fourrure.
En mai 1660, Des Ormeaux et ses hommes tentent d’embusquer un groupe nombreux d’Iroquois, eux-mêmes en chemin vers Ville-Marie. Il tient un baril de poudre à canon au bout de ses bras, il le projette contre ses ennemis et... et le baril atteint un arbre, faisant tout exploser autour. Dollard meurt, à quelque part entre l’héroïsme et la stupidité.
Or, c’est «l’héroïsme» que les premiers historiens du Canada français retiennent. Dollard Des Ormeaux devient ainsi un martyr, prêt à tout pour sauver sa nation. Comme symbole patriotique et religieux, difficile de faire mieux! Des statues sont érigées et le jour férié est institué en 1920 (le même jour que la fête de la Reine Victoria, ce qui n’est pas un hasard).
Cependant, le mythe est de plus en plus contesté et révisé. Dollard ne serait qu’un pirate, qui se serait enfuit de Ville-Marie endetté, espérant dérober un butin de fourrures. Il n’aurait pas vraiment arrêté le conflit avec les Iroquois, puisque celui-ci s’est poursuivi. Et surtout, le récit fait très mal paraître les peuples autochtones, qui ont pourtant leurs rôles à jouer dans le développement de la colonie.
Comme Des Ormeaux s’est probablement dit en voyant le baril de poudre se diriger vers un arbre: «woups!».