Vendredi 29 Mars - Wellington

La journée commence par un moment d'émotion, avec la cérémonie nationale rememberence day, célébrée conjointement à distance entre Christchurch et Wellington. Sous le contrôle d'un important  service d'ordre accompagné de chiens sniffeurs qui ne réagissent pas à notre sacoche à passeport. Deux semaines sont passées, les gens sont venus se réunir autour d'une commune pensée, avec des interventions fortes des politiques, des religieux, de la musique, l'hymne national...et on se quitte sur un Salaam-Alaikum.

On a l'embarras du choix pour prendre le café de 11 heures, on dit qu'il y a ici plus de bars par habitant qu'à New York. Le quartier qui jouxte le port est animé,  c'est plaisant, étrange même après avoir passé 3 semaines sur l'ile du sud si peu peuplée. Un bain de café-soleil qui fait du bien, et si on restait 1 mois à Wellington ? Un bon moment de relaxation, interrompu par la visite du musée Te Papa Tongarewa et ses 2 moments forts.

D'abord un peu d'histoire sur la NZ :  le bush recouvrait 100% du territoire avant l'arrivée des maoris vers le 12ème siècle. Le feu est leur seul moyen de façonner cette nature sauvage et de s'établir. Ils sont imités quelques siècles plus tard par les colonisateurs européens, qui en abusent un peu et négligent la survie des espèces, jusqu'à une prise de conscience progressive qui fait aujourd'hui de la NZ un pays très écolo et soucieux de la qualité de sa nature.

Dans la relation entre Maoris et colonisateur, ca ne se passe pas trop mal, mais ce n'est pas parfait. Le traité de Waitangi, au nord de l'île, passé en 1840, garantit aux Maoris leurs terres, en échange d'une gouvernance européenne qui s'occupe de tout. Ah ah ah... les 2 parties n'ont pas interprété le traité de la même façon, et en 1860,  les terres sont reprises. Période de guerre, le plus fort l'emporte. C'est la vie. On ressent aujourd'hui du respect entre les 2 communautés, la langue des Maoris reste utilisée - au moins autant que le Français au Canada - mais il y a plus de Maoris en prison que d'occidentaux (propos rapporté par le filleul d'une gardienne de prison en vacances en NZ).

Autre visite du musée, qui n'a rien à voir avec NZ : une exposition sur l'armée Terracota de l'empereur Qin Shiuang, on remonte à 259 avant JC. Environ 8000 guerriers façonnés en terre cuite et alignés en forme d'armée pour protéger le premier empereur de la dynastie Qin qui a réussi à unifier le pays. 40 années de travail, cette armée enfouie depuis 2000 ans a refait surface par hasard en 1974. A ce jour, la moitié  de l'armée a été déterrée.

Dernière minute, avant de se séparer pour rugby ou Galerie d'Art - notre première séparation depuis 10 mois - on visite une petite expo dans le quartier branché de la rue piétonne de Cuba. Une rencontre superbe avec l'artiste Simon Kerr, ancien perceur de coffre fort. Il s'entraîne avec nous à expliquer ses œuvres, l'expo ne commence que ce soir, mais notre ticket 'tour du monde' est un passeport qui nous ouvre les portes. Une peinture inspirée par son passé, c'est complètement autobiographique. Il nous explique ses relations avec sa mère, sa femme et ses filles, ses séjours en prison, sa lecture de la bible, la valeur de  la famille ...  Un art proche de Basquiat, ses tableaux dégagent de la violence, avec des couleurs vives, des traits larges, des textes faits de gros caractères désordonnés, des objets inhabituels comme du fil de fer barbelé. Parmi ses héros sources d'inspiration : Jésus et un "Ted Kerry, you don't know Ted Kerry?", tous deux ont en commun un trou dans les pieds; pour Jésus, ce sont les clous de la crucifixion, pour Ted Kerry ce sont les balles tirées par les policiers. On n'est pas psy, mais on se régale. Quand on lui parle de notre tour du monde à vélo, ses yeux s'illuminent, et on se quitte avec un regret : on oublie de lui donner notre blog. On peut le retrouver sur Facebook.

Comments

[Carmen]

Enfin du monde et du soleil !

Si vous profitez pour vous reposer un petit moment ?

Bises de moi 👏😘😄😘