Dimanche 24 Février - Bangkok : km 13,220

24 février 2019

Dimanche 24 Février - Bangkok : km 13,220

On a trouvé un logement sous la forme d’une résidence-hotel, the Sunrise Residence, tout près du parc Lumpini, à 100 mètres d´un magasin de vélo. Un tarif ´à la semaine’, certains résidents bénéficient d’un tarif ’au mois’. C’est propre, le personnel est doux et attentionné. De larges couloirs, un petit coin TV pour socialiser... on se demande si on n’est pas tombé sur une maison de retraite. Sauf que... il n’y a pas d’ascenseur. En tout cas c’est agréable, bien placé, on dispose d’un grand espace dans la cour pour démonter les vélos... À conseiller.

On attaque la journée par un achat important : une plaque de beurre, 250 grammes, du vrai beurre. Ça fait 9 mois qu’on rêve de petit déjeuner pain - beurre, l’occasion se présente de rester une semaine complète au même endroit, avec un réfrigérateur dans la chambre. Je fais la surprise à Evelyne au réveil, elle en est encore toute retournée. Bien mieux qu’un bouquet de roses ou même d’anémones.

On profite du dimanche - moins de circulation - pour faire un tour de ville avec nos vélos. Avec l’idée de retourner de l’autre côté du fleuve à Thonburi. Thonburi a été capitale du royaume de Siam pendant 15 années, avant le transfert de la capitale à Bangkok en 1782 par le premier roi de la dynastie actuelle Chakri. On parle de Venise de l’Orient, d’un réseau de canaux, de maisons traditionnelles construites sur pilotis, donnant directement sur l’eau... Notre itinéraire passe par Chinatown, on croit connaître puisqu’on y est passé il y a un mois. Mais à vélo, on va plus en profondeur, on découvre de petites ruelles qu’on n’avait pas trouvées à pied. Notre imaginaire se met en marche, je vois une rencontre entre Malko Linge et Hubert Bonnisseur de la Bath dans une salle de jeu où le sort du monde se joue à la roulette russe dans une pièce enfumée où dansent des jeunes filles à la peau couverte de confettis. Et un peu plus loin, dans les canaux donnant sur la Bangkok Noi river, c´est Jean Paul Belmondo qui fonce à bord d’un chris-craft, poursuivi par une armée d’Asiatiques au regard furieux, renversant au passage tous les étalages des marchés flottants. Bangkok, un nom qui donne des frissons.

A Thonburi, déception, on ne trouve pas notre réseau de canaux, il faudrait circuler en bateau. Par contre, on n’hésite pas à quitter les grands axes pour pénétrer dans des ghettos, dédales de rues étroites qui nous font traverser des communautés de gens. Une organisation par métiers, héritage de la capitale précédente Ayutthaya. Ban Dork Mai, Ban Chang Lor, Ban Khamin, Ban Bu.....On traverse par hasard le ´Ban Bu Community’, la communauté des artisans potiers. Les logements sont précaires, mais on se demande au passage à quoi ils servent, puisque les gens vivent dehors. Peut être rentrent ils quand il pleut ?

Sur la route du retour, passage devant le Wat Arun, un temple de l’époque de mise en valeur de la nouvelle capitale, avec ses façades superbes incrustées de mosaïques en porcelaine. C’est chargé, mais ça reste étonnamment discret.