Samedi 24 Novembre - Thaï Binh : km 9,479
Grosse étape de 120 kms dans une atmosphère grise. En dehors des 25 premiers kms oú on traverse avec plaisir l’île de Cátbà en sens inverse de notre parcours aller, les 95 kilomètres qui suivent ne présentent pas un intérêt particulier. Le pont autoroute de 10 kms, la traversée de Hai Phong, ville de 1,000,000 d’habitants au milieu du défilé d´engins motorisés, un passage tape cul sur route de campagne poussiéreuse, et les 30 derniers kms sur route à 4 voies bruyante et très encombrée. La pollution nous a marqués. Pollution sonore d’abord, on a bien compris que le coup de klaxon ne doit pas être interprété comme un reproche, c’est un avertissement qui signifie « pousse toi j’arrive», mais les camionneurs en usent un peu trop. Même les bus touristiques s’y mettent, on en a croisé un en plein dépassement sur une longue ligne droite, malgré la double ligne jaune continue, klaxon enfoncé, ce qui n’a pas empêché un vélomoteur de me doubler dans le même temps. Pollution poussière, les routes dégagent de gros nuages de poussière, il va falloir nettoyer les vélos. Et pollution atmosphérique, on a ressenti aujourd’hui une belle chape de plomb au dessus de nos têtes.
La police nous a impressionnés par sa passivité. On a vu les policiers arrêter des cyclomoteurs qui ont continué leur chemin, on les a vus demander sans succès à un cyclo de faire demi tour car il remontait l’autoroute en sens inverse... Haussement d’épaule et on passe au suivant.
Les chiens aussi nous ont impressionnés par leur passivité : beaucoup sont en liberté, aucun ne s’est mis à aboyer ou à nous poursuivre à notre passage. Comme s’ils attendaient tranquillement leur tour de passer dans l’assiette.
Dans les villages traversés, tout est obscure, l’électricité doit coûter cher car les commerces fonctionnent sans lumière. A moins que ce ne soit une attitude hautement écologique. Les façades des maisons sont usées, à l’exception des bâtiments administratifs d’état que l’on reconnait à leur allure jaune en général bien entretenue. Et de quelques immeubles de construction récente.
Bref... on est dans un pays encore en voie de développement, et tous ces constats ne nous empêchent pas d'en apprécier les sites et les gens quand ils ne sont pas au volant de leur véhicule motorisé.
L’anecdote rigolote du jour : le repas du soir. On ressent la fatigue et on fait au plus court : repas à l’hôtel. Ils sont 4 à s’occuper de nous, mais aucun ne nous comprend. Je craque en voyant une belle photo d’un steak épais avec des frites, on me sert un émincé de boeuf. Je comprends que la photo steak-frites que l’on m’a montrée avait pour seul objectif de nommer la viande : « c’est du bœuf ». Pour la bière, on nous donne deux canettes chaudes, avec des glaçons. Et pour Evelyne qui ne prend pas de viande, c’est du congélateur que sort sous nos yeux le surgelé de légumes qui termine deux minutes plus tard dans l’assiette. Une cuisine rapide et facile.
Le point positif du jour : on a fait un grand pas en avant, on sera à Ninh Binh demain midi, on va disposer de 36 heures pour visiter ce lieu qui est peut-être le plus beau site du Vietnam.