Samedi 17 Novembre - Hanoï : km 9,189
On pense avoir fait le tour du centre de Hanoï, quartier animé dont il est l'heure de sortir. On a le choix entre les musées (l'histoire, la révolution, les beaux arts, les femmes Vietnamiennes, la littérature) et la visite du mausolée où le corps embaumé de Oncle Ho repose contre son gré, il avait demandé à ce que ses cendres soient dispersées en 3 endroits - nord, centre, sud - en signe d'unification du Vietnam, c'est raté, il est exposé dans une belle cabine pour l'éternité.
On préfère sortir à la rencontre des villages qui entourent Hanoï. On nous dit qu'il existe des centaines de villages à proximité, chacun avec une spécialisation particulière. On en choisit 2, Kiêu Ky et Bát Tràng. Le premier fait de la dorure à la feuille, le second regroupe poteries et céramique.
Départ courageux au milieu du cortège de mobylettes, on pense que ce sera plus cool dès le franchissement du pont Long Biên (anciennement Paul Doumer) puisqu'il est interdit aux autos. Deux voies en sens unique séparées par la voie ferrée, c'est comme sur une autoroute sans auto, sauf que.... absence d'auto ne signifie pas absence de motos. Il y en a partout, le klaxon reste roi, on en trouve même qui ignorent le sens unique et se permettent de remonter le flot, la règle est simple : il n'y a pas de règle. On passe quelques bons moments à regarder ceux qui déplacent un chargement fou. Une mère de famille avec ses 5 enfants âgés de 2 à 7 ans, un couple transportant un portique de 5 mètres de long... Tout est permis.
À propos du pont : construit par les Français, inauguré par Paul Doumer en 1903, une construction métallique qui évoque notre tour Eiffel. Bombardé plusieurs fois par les Américains, il a tenu le choc, bien que pas mal endommagé. Il a repris le nom du quartier qu'il dessert. Et sur les côtés du pont, poussent des bananes, vendues à la sauvette à mi parcours sur la minuscule zone de dégagement.
Ça finit par se calmer quand on aperçoit les vaches sur le bas côté. On est à moitié en ville, à moitié à la campagne ! Il reste quelques immeubles, la plupart sont étroits et profonds. Une architecture particulière qui s'explique par une loi qui établit la taxation des appartements en fonction de la largeur donnant sur la rue.
On traverse quelques villages, sans toujours parvenir à identifier l'activité qui y règne, on a l'impression de ne voir que garages et cuisines, et on en conclue que le Vietnamien est bricoleur ou cuisinier. À voir tous les objets de récupération qui remplissent le vide, on en conclue que le Vietnamien est même un bon bricoleur. Tout cela donne l'apparence d'une vie simple, où les gens vivent avec le minimum. Mais sans doute pas une vie facile, on est proche des zones de survie.
Sur la route, ils sont nombreux à crier 'hello' quand on les croise, c'est spontané et souriant, et pour nous, c'est rigolo. Alors on répond 'Hello'. Evelyne aimerait qu'on dise 'Hello' avant eux.
Repas de midi pris dans un immense hall pour camionneurs. On ne passe pas inaperçu, l'accueil est prévenant et cordial, on fait remplir nos assiettes comme à la cantine, sous le regard souriant des jeunes qui dévorent nos vélos d'un air de dire 'ils ont de la gueule' ! Et nous aussi ?
On termine au village 'poterie', en se demandant quel sera le jour où tous les objets exposés auront trouvé leur place sur un piano. On n'en ressent aucune tentation puisqu'on ne peut pas acheter.
Repas du soir pris en face de la cathédrale Saint Joseph. Des tours qui évoquent Notre Dame de Paris, Evelyne se met en colère quand elle apprend que la cathédrale a tout simplement remplacé à la fin du 19ème siècle la belle pagode démolie pour lui laisser sa place et donner un look Français à ce quartier du centre. Un ange passe, et Quasimodo lui donne les cloches.