Jeudi 15 Novembre - Hanoï

Ouaouh ! Ici Hanoï, pour 3 ou 4 nuits. Est il possible qu'on se soit endormi depuis 5 mois au point de ne plus imaginer l'existence du spectacle auquel on assiste ce soir ?

On est logé en plein centre du vieux Hanoï, et après avoir passé l'après midi à remonter les vélos, on part à la recherche d'un bar pour une bière méritée. Pas besoin d'aller bien loin, il n'y a que ça. Par contre, l'accès n'est pas facile, la chaussée est occupée par des colonies de mobylettes. Ils sont 1, 2 ou même 3 à bord, qui roulent dans tous les sens. Contrairement à Séoul où la priorité était au plus gros, ici, elle est au plus gonflé, celui qui croit le plus en lui. Coups de klaxon bien sûr, un manège incessant qui évoque une grande foire, tous se croisent et s'entrecroisent sans  jamais se toucher. Bravo. La question que l'on se pose : vont ils quelque part, ou bien tournent ils simplement en rond, comme on le ferait sur une patinoire ?

Et cela n'est qu'une petite anecdote, au milieu d'un brouhaha d'activités débordantes, où tout se passe dans la rue : on cuisine dans la rue, on mange dans la rue, on y fait la vaisselle. Peut-être on y dort ? C'est trop drôle d'assister à des scènes qu'on ne verrait jamais chez nous. Les mobylettes occupent pas mal de place sur les trottoirs, un petit métier de gardien de parking de mobylettes s'est développé, des jeunes qui passent leur temps à déplacer ces engins pour faire de la place, et recoivent un pourboire en retour. Les mobylettes ont une capacité de chargement incroyable, certaines sont à la limite de la rupture, mais ça passe. Ange gardien ? Bon sens ? Intuition ? On a vu passer une mobylette chargée de sacs de ciment, pour une autre ce sont des sacs de riz, et dans tous les cas, c'était un défi aux règles élémentaires du polygone de sustentation. On m'avait décrit les Vietnamiens débrouillards, avec toujours une solution dans la poche (comme la grand-mère de Gigi), ils le prouvent.

Au-delà de ce choc culturel, les premières impressions à chaud sont positives. Un accueil chaleureux dans notre petit hôtel, avec la patronne qui fait les choses dans le bon ordre, en nous offrant le café et nous expliquant comment se visite la ville, avant de nous donner la clé de la chambre. Puis les employés qui tournent autour de nous pendant qu'on remonte les vélos, donnent un coup de main, peut être pour un pourboire, peut être parce que ça les interpelle, peut être pour les deux raisons. 

En tout cas, en première conclusion à chaud, on ressent que la visite de la Corée pourrait sembler bien terne si elle se faisait après le choc du Vietnam, et pourtant on a adoré la Corée. Ce n'est pas la première fois qu'on affirme que notre tour se fait dans le bon sens.

Je ne sais pas quelle sera notre place au milieu de ce manège, on ne voit pas de vélos, et certainement pas équipés comme nous. On va commencer par prendre nos marques à pied, et puis on va leur montrer...Demain, on commence la visite.