J-200

Aujourd'hui 11 novembre 2017, 12 heures d'un voyage fou Toulouse-Genève-Toulouse pour aller chercher le double des clés du camion, perdues dans les feuilles d’automne à Labarthe.... première envie d'immortaliser l'enchaînement des ressentis de ces 4 derniers mois où s'est créé et mis en place notre projet.

Naissance du projet

En commençant par le début : ma frustration du 1er jour, Evelyne qui me laisse à peine 1 heure de répit le 29 juin à mon retour du Cap Nord avant de m'annoncer - en présence de Nicole Bernard et Gigi déjà bien chargés à l'acquavit - "au cours de mon stage de sculpture ces derniers jours, j'ai décidé de partir 1 an faire le tour du monde.... eh oui je me sens plein de forces nouvelles, il s'opère en moi de grands changements, je suis une autre, ce n'est pas un caprice, je suis  décidée, je crois que j'en suis à ma 4ème naissance".

Je ne sais pas si je suis invité  à la fête... mais je pense bien que oui, et malgré une réaction légère et une apparente indifférence de ma part - on s'empresse de changer de sujet -  le coup a bien atteint sa cible et mon cerveau se met à tourner dans tous les sens, ce pourrait être quoi un tour du monde à vélo ?

Une semaine plus tard, je présente à Evelyne un projet fou, je vais m'acheter - comme elle - un Brompton et on partira à vélo pour Moscou, puis on prendra le Transsibérien (facile, avec un vélo pliable) pour Oulan Bator, pause à chaque arrêt-stop pour partir visiter la région à vélo avant de sauter dans le train suivant. Peut être même faire à vélo quelques étapes du train. Puis un gros coup de carbone-avion pour survoler le désert de Gobi, et reprise du vélo pour traverser les derniers 1500 kms en Chine, de Chengdu à Lao Cai, avant de parcourir Vietnam Cambodge Thaïlande Malaisie Singapour Indonésie... Y'a plus qu'à passer sur l'hémisphère sud et visiter l'Australie, faire un saut de puces vers Tahiti dans l’espoir d’y croiser Louison en tournage, et revenir enfin par Japon et Canada.

Mail immédiat de coming out à nos filles pour les mettre dans le coup, puis je contacte nos futurs conseillers techniques spécialistes de chaque région - Macha (Russie) Sacha Gary (Asie) Jérémy (Japon) Christian (Canada) Raoul (Australie) - j'écris à Brompton pour demander un support technique logistique, j'informe nos frères et sœur, le projet est né.

On ne fera rien de tout ça.

Préparation du projet

Les premières remarques viennent de Sacha, très positif, mais il remet en cause l'adéquation entre lieux et saisons.

Et le médiateur du site internet du Transsibérien nous met en garde contre la difficulté de notre passage en Russie, ils n'aiment pas là bas les voyages en impro. Alors on revoit notre copie, on change l’itinéraire de sens pour un périple tout aussi long, on partira par l'Angleterre pour traverser l'Ecosse, puis l'Islande, Canada, Japon, Asie et Australie.

Sacha nous prépare un beau trip en Asie, c'est tentant d'aller découvrir le nord montagneux de la Thaïlande, Laos et Vietnam, croisière sur le Mekong, rizières de Dien Bien Phu, mais 80,000 mètres de dénivelé plus tard, je ne sais pas ce qu'il restera d'Evelyne.

Le décor est planté, une retraite de 2 jours à vélo au bord du lac de Saint Point nous livre l'avant dernière mouture, avec  l'idée plus simple et réfléchie "4  saisons - 4 tableaux" : Canada - Japon/Corée – Asie - Australie, sur un vrai vélo de route, un vélo 'normal' en acier, comme ceux des vrais voyageurs du tour du monde.

La tournée des ambassades à Paris nous amène à la maison du Japon située près de l'Opéra dans le même immeuble que la Nouvelle Calédonie, et l'Australie disparaît du projet au profit de la Nouvelle Zélande et Nouvelle Calédonie. Tant pis pour Raoul.

La suite n'est que dur labeur.

Pour moi, des heures d'ordinateur passées sur le site RideWithGps pour approfondir et simplifier l'itinéraire, la tête dans les guides de voyage, les repas avec d'anciens collègues qui connaissent les lieux, l'étude détaillée de mon Garmin GPS, la consultation des blogs des autres voyageurs, et une utilisation systématique de mon vélo pour la moindre course, me forcer à tourner chaque jour.

Pour Evelyne, c'est l'entrée dans le monde chargé de sueur du fitness, 2 séances avec coach par semaine, sans oublier un programme corsé de 36 minutes sur notre vélo d'intérieur, sans bouquiner. Evelyne découvre la moiteur de la transpiration. Elle se repose en se lançant dans la calligraphie japonaise, c'est donc elle qui sera chargée de la communication.

Mise en place du projet

En l'espace de 4 mois, le projet est en place.

On n'invente rien, il y a autour de nous tellement de gens qui savent. Les réponses à nos questions existent, il suffit d'aller les cueillir.

« Une belle moisson à la suite d’une bonne plantation sur une terre fertile ».

L'itinéraire ?

4 tableaux revus et corrigés par nos conseillers techniques. L'itinéraire reste encore très ouvert, on reste preneur des conseils éclairés des autochtones, on a revu complètement notre approche Vietnam cette semaine suite à échange avec Tara et Kys qui pourraient faire évoluer leur galerie d'art à Saigon vers un centre de bons conseils aux voyageurs.

Le vélo ?

Le choix du vélo "Histoire" a pris forme à l’occasion d’une rencontre cyclo sur la Via Rhôna, qui nous a amenés à Montpellier chez Uni-Recycle, magasin de vélo unique animé par un vendeur passionné. 3 heures d'échange pour la découverte de la gamme 'Histoire', 3 heures le lendemain pour la commande, 4 heures au moment de la livraison, sans oublier la formation mécanique (merci Brice).

De la roue de 650 à la selle Brooks, du réglage des vitesses au changement de rayon, rien ne nous est maintenant inconnu.

À nous la charge et le devoir d'écrire une belle histoire avec nos vélos, et peut être leur trouver un jeune successeur canaque heureux en Nouvelle Calédonie pour prolonger la belle histoire au delà des 15,000 kms qu'on va leur faire subir.

Le billet d'avion 'Tour du monde' ?

Une soirée choucroute avec nos voisins, un coup de téléphone à une agence sympa à Genève, et le contact réussi avec 'Travel Nation' qui s'occupe avec enthousiasme (merci Anna) du billet miracle ‘tour du monde’, le feeling d’avoir derrière nous un partenaire qui va nous éviter bien des tracas.

Les cartes GPS ?

Bernard nous fait découvrir OpenStreetMap, Eric nous envoie à Festivélo à Lausanne, et je deviens expert de l’utilisation de Garmin OpenStreetMap.

Les conseils médicaux ?

Google nous envoie à Paris à CMETE.

Les visas ?

Les risques par pays ? Merci au site "Diplomatie Française".

Le matériel de camping ?

Confiance aux 36 boutiques du vieux campeur près du Boul' Mich, une tente de moins de 2 kgs, des sacs de couchage limités à 500 grammes, tout pour le camping.

Alors ? "Venez, car tout est prêt".

Le voyage a bien commencé avec le Lausanne-Festivélo, un choc culturel de 12 heures qui nous a imprégnés d'histoires dans lesquelles on commence à se reconnaître, sans avoir la prétention de se mesurer aux voyageurs qui nous ont fait rêver.

Il ne manque (presque) plus qu'une chose : remplir les sacoches.

Ce sera peut être la tâche la plus difficile du voyage.

Comments

[CYB-S]

Total respect !

Super impressionnant ce fantastique projet...

Il manque plus qu'un Pari fait à Londres et 80 jours.... Et c'est parti pour un remake avec des vrais molets et un mental d'acier trempé.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir et je vous enverrai des boules d'énergie き

Pour vous accompagner !

Je vous suis avec attention !

[Dupont]

Énorme encouragements, la vie aux audacieux et audacieuses; Bravo Evelyne et Jacques, onvous suivra

fanfan

[Loopingloo]

http://www.sportetstyle.fr/design/breve/faire-du-velo-sur-l-eau-c-est-possible-avec-le-manta-5/4154



Une piste à étudier ?

[loopingloo]

Et c'est reparti...! La féerie dans la tête, et le moral dans les mollets légers, et pour nous le plaisir retrouvé de lire et laisser grandir l'envie de vous retrouver....