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29 avril 2019

Lundi 29 Avril - Noumea - avec un rappel historique

Nos amis du tour du monde par la droite sont passés bien avant nous en Nouvelle Calédonie, ils en ont longuement étudié l’histoire qu’ils ont résumée dans leur blog. Je me permets un copy-paste, en leur adressant un grand merci.

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Environ 1 500 avant J.-C. les premiers Mélanésiens ont débarqué en Nouvelle-Calédonie. Venus du Vanuatu et de Polynésie, les mélanésiens débarquent en pirogue des îles voisines. Puis de nombreuses migrations se sont succédées au fil des siècles : missionnaires, Asiatiques, Européens, bagnards, déportés kabyles et communards, chercheurs d’or, de cuivre et de nickel, qui donnent à l’archipel son caractère métissé, c'est le moins qu'on puisse dire...

En septembre 1774, James Cook et son navire le Révolution accostent au Nord de l’île. Il surnomme cette terre New Caledonia, le relief de l’île lui rappelant son Ecosse natale, dont le nom latin est Caledonia. D’après les notes du capitaine Cook, ils reçoivent un accueil cordial des indigènes. Le français Bruny d’Entrecasteaux, parti à la recherche d’un bateau disparu dans le Pacifique, accoste en Nouvelle-Calédonie quelques années plus tard. L’archipel accueille rapidement les premiers baleiniers et santaliers, qui échangent le bois de santal contre des outils et armes d’acier, des étoffes et des objets de verre. 

Au début des années 1850, les Français ont besoin d’une base militaire stratégique dans le pacifique et d’une alternative à la colonie pénitentiaire de Guyane, où sévit le paludisme. En 1853, Napoléon III ordonne l’annexion de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement profite de ce que les anglais aient le regard ailleurs, tourné vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pour planter le drapeau tricolore et déclarer la Nouvelle-Calédonie française.

Protestants et catholiques français s’installent avec les missionnaires et commencent une évangélisation de masse, source de multiples heurts. Les révoltes kanaks, peuple indigène de nouvelle-Calédonie, sont nombreuses à cette période.  

L’exil et la déportation des prisonniers français constituent des chapitres douloureux mais indissociables de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Les premiers prisonniers partis de France abordent en 1864, pour ceux qui avaient la chance d’être encore en vie, au terme d’une pénible traversée de 6 mois, à fond de cale, on imagine la traversée… A l’arrivée, les forçats sont enfermés dans de vastes huttes et construisent eux-même leur bagne, les routes et les bâtiments administratifs.

Jusqu’en 1897, année à laquelle les bagnes furent définitivement fermés, 25000 personnes, dont 1000 femmes, seront sélectionnés en France, en fonction de leur profil, santé et compétences, pour être déportés en Nouvelle-Calédonie et purger leur peine aux travaux forcés.

Une fois libérés, la France préférant ramener sur ses bateaux des matières qui rapportent plutôt que des gueux malades dont on ne saura que faire en France, donne des terres aux anciens bagnards qui deviennent alors agriculteurs ou commerçants. Pendant ce temps, les kanaks, dont on interdit le port du pagne, le cannibalisme et bien d’autres traditions, sont confinés dans leur tribu, appelée réserve, dont ils n’auront pas le droit de sortir. Le gouvernement arme les anciens bagnards: «Nous vous surveillons, à vous de surveiller les kanaks et de tirer si le moindre sauvage essaye de sortir». Des tirs, il y en a eu, mais pas toujours de fusil… c’est ainsi que des petits métisses sortirent des forêts au grand malheur du gouvernement, incapable de gérer la situation. 

De ces amours clandestins sont nés ceux qu’on appelle ici les caldoches, descendants de bagnards et métissés kanaks.

Le pénitencier est définitivement fermé, mais la France reste. Au cours des décennies 1860-70, un programme financé grâce à la découverte du nickel est mis en place pour favoriser le départ de colons vers la Nouvelle-Calédonie. Les hostilités entre Kanaks et colons éclatent lorsque ces derniers empiètent sur les terres tribales. Après une grande révolte en 1878 où grand nombre de kanaks ont perdu la vie, le régime colonial s’installe à grande échelle. Ce système place les kanaks en dehors du droit commun français. L’état leur impose un statut légal inférieur à celui des français. Les échanges commerciaux entre kanaks sont interrompus, et les liens ancestraux et religieux qui les lient sont ignorés. Ils sont obligés de travailler pour les colons et pour l’industrie métallurgique, car la réserve de main d’oeuvre gratuite a disparu suite à la fermeture du bagne. Mais les Kanaks ne suffisent pas, le recrutement se fera aussi avec l’Indonésie, l’Indochine et le Japon.

La population Kanak décline, passant de 42500 en 1887 à 28000 en 1901. Le code de l’indigénat sera renouvelé tous les dix ans jusqu’à la seconde guerre mondiale, les autorités françaises estimant à chaque fois que la population locale ne disposait pas des moyens moraux ou intellectuels suffisants pour diriger elle-même leurs affaires. Ce système ne sera aboli qu’en 1946, date à laquelle les Kanaks deviendront des citoyens français et pourront quitter leur réserve sans autorisation, après avoir bien entendu participé à la guerre mondiale en étant enrôlé de force dans les bataillons français. Après la guerre, la Nouvelle-Calédonie obtient son statut de TOM (territoire d’outre mer). Progressivement, elle obtient le droit de vote. C’est ainsi que des groupes indépendantistes se sont formés et que les Kanaks se sont éveillés à la politique.

En 1983, une table ronde est organisée en métropole entre le gouvernement et les leaders indépendantistes. La France reconnaît le «droit inné et actif du peuple Kanak à l’indépendance». En retour, les chefs de file du mouvement acceptent la présence d’autres communautés sur le territoire, essentiellement celles des caldoches «victimes de l’histoire», qu’ils considèrent avoir autant le droit de vivre en Nouvelle-Calédonie que les Kanaks. Mais tout le monde ne voit pas cet accord d’un très bon oeil, avec d’un côté les calédoniens qui s’ouvrent et cherchent des accords, et de l’autre ceux qui voient ces derniers comme des traitres. C’est là le commencement de longues années de luttes et de bagarres.

Entre pro et anti indépendantistes, c’est la guerre. Entre les caldoches (descendants des bagnards, les Kanaks (peuple indigène) et les métros (français habitant sur l'île), il y a des désaccords, mais on sent un lien profond et un certain respect. Il faut trouver le moyen de vivre ensemble, en harmonie, et ça, tout le monde le veut.

La France décide de lancer un nouveau programme de réformes foncières et d’accroître l’autonomie des Kanaks.

Suite aux troubles allant jusqu'au bord de la guerre civile,  les accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 ont généré de longues années de paix civile. Comme l'ont prévu ces accords, les calédoniens ont été appelés aux urnes au mois de novembre dernier, ils ont exprimé leur volonté de rester liés à la France, et devront le confirmer en 2020. Ce lien n’est plus vraiment «colonial», mais c'est plutôt un "partenariat". Aujourd’hui, la France bénéficie du surplus de la production de nickel des calédoniens, d’une base militaire stratégique et de transactions financières. En échange, elle assure la sécurité militaire et policière de l’île, ainsi que l'éducation, la justice... en gros... Les calédoniens sont autonomes sur tous les plans, mais ce lien à la France reste encore un débat très houleux.

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Pas toujours facile de voir de façon claire l’origine de la population. Lors du recensement de 2014, les gens devaient se positionner dans une catégorie, mais la classification n’était pas évidente pour tout le monde. Selon leur sensibilité, les caldoches pouvaient hésiter entre ´caldoche´, ´européen’ et ´calédonien’,  une catégorie ouverte pour classer tout type de métissage. 

Sur les 250,000 habitants de Nouvelle Calédonie, dont plus de la moitié vivent à Nouméa, 

40% se disent Kanaks (Mélanésiens),

27% se disent Européens,

8% se définissent comme Caldoches, 

8% se définissent comme Calédoniens,

8% sont issus de l’immigration récente de Wallis et Futuna,

3% sont originaires de Tahiti et du Vanuatu,

3% sont d’origine Asiatique,

3% ne savent pas.

 

 

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Commentaires
C
Avec plaisir! On y retournerait bien avec vous! Je me réjouis de vous lire pour la suite! Bises
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  • Juin 2018 - Mai 2019 : Un voyage en couple à vélo, peinturluré en 4 tableaux à travers 4 saisons : été au Canada, automne au Japon-Corée du Sud,hiver en Asie du Sud Est, printemps en Nelle Zélande et Nelle Calédonie.
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