Jeudi 25 Avril - Auckland - un peu d’histoire
Jour férié en Nouvelle Zélande, journée commémorative de l'ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps = corps d'armée australien et néo-zélandais), ces troupes d’Océanie venues au secours des alliés au cours de la 1ère guerre mondiale. Deux événements ont fortement marqué leur intervention en Europe. D’abord une sévère défaite en 1915 à Gallipoli, un épisode où les troupes de l’ANZAC ont tenté d’envahir la Turquie alliée de l’Allemagne, dans une zone montagneuse infranchissable où l’ANZAC s’est fait massacrer. Et en 1918 une victoire mémorable dans la ville de Villers Bretonneux, où les troupes de l’ANZAC stoppèrent l’offensive Allemande vers Amiens, mettant fin à la pénétration des troupes. Les deux événements sont datés du même 25 Avril, devenu depuis une journée de commémoration.
Un coup d’oeil à la relation entre la France et la Nouvelle Zélande nous rappelle l’histoire du Rainbow Warrior, ce bateau de Greenpeace coulé en 1985 dans le port d’Auckland. Un événement qui dépassa largement le stade du simple fait divers, puisqu’il s’avéra que le commanditaire de l’incident n’était autre que le ministre de la Défense en France Charles Hernu, avec l’accord du Président Mitterand... Le Rainbow Warrior menaçait de s’interposer au milieu des essais nucléaires Français dans le Pacifique, une situation inacceptable. Les services secrets Français prirent en charge l’affaire en envoyant des plongeurs poser des explosifs - une première explosion destinée à faire peur et provoquer l'évacuation du bateau, une seconde explosion destinée à le couler. Pas de chance pour le photographe de Greenpeace revenu entre temps chercher ses équipements photographiques, et qui se retrouve piégé noyé.
Très vite, l’affaire fait du bruit, et les faux époux Turenge - les deux agents de la DGSE qui ont amené les explosifs au canot pneumatique piloté par Gérard Royal, le frère de Ségolène - en possession de faux passeports suisses, sont arrêtés. D’erreur en erreur, de mensonge en mensonge, la vérité finit rapidement par sortir, et le 1er ministre Français Laurent Fabius - apparemment hors de la confidence - doit avouer à la télévision l’implication des services secrets Français quelques jours après l’avoir nié. Dur dur... Entre temps, Charles Hernu a été démissionné, pour le plus grand plaisir de Pierre Joxe, ministre de l'intérieur, qui semble avoir plaidé pour la vérité rien que la vérité. Un beau sac de noeuds. En moins de 2 mois, l’affaire est claire, les procès peuvent commencer (10 ans de prison pour les faux époux Turenge), et la relation entre la France et la Nouvelle Zélande devient tendue. 18 mois plus tard, les époux Turenge sont libérés, on refait copain avec la Nouvelle Zélande, et la vie reprend son cours.