Vendredi 11 Janvier - Siem Reap : km 11,733
Journée passée dans l'immense parc d'Angkor, dans la fraîcheur d'une forêt aux arbres multi-centenaires. Le vélo est aujourd'hui encore le moyen de transport idéal. On parcourt une quarantaine de kilomètres sans s'en rendre compte, passant avec facilité d'un site à l'autre, dans une ambiance vraiment sereine.
On avait essayé de préparer la visite en se documentant un peu sur le peuple khmer, l'époque florissante du 10ème au 13ème siècle où tout lui souriait, les rois étaient forts et influents, ils étaient entreprenants, aimés et considérés comme des dieux. On avait commencé à sympathiser avec Shiva, Vishnu et Brahma, et on craignait ne pas en savoir assez et être vite débordé. On se rend finalement compte qu'on se plaît à circuler simplement au milieu des ruines de ces palais en ouvrant les yeux et en observant, et tant pis si de nombreux détails nous échappent. Et tant mieux s'il nous arrive de temps en temps de reconnaître Vishnu dans une statue ou un bas relief, c'est notre petite récompense.
Pour le plaisir des yeux, quelques photos des différents sites.
Angkor Wat, édifié sous le roi Suryavarman II (1113 - 1150), le plus vaste, le plus impressionnant, le plus achalandé. En traversant la rivière qui mène aux palais, j'ai une pensée pour les châteaux de la Loire, mais la comparaison s'arrête là. À voir : les galeries de bas relief, en particulier le tir à la corde entre dieux et démons au dessus de la mer pour en extraire le nectar de l'immortalité, sous le contrôle de Vishnu qui triche un peu en aidant le camp des dieux.
Angkor Thom, édifié sous le roi Javayarman VII (1181 - 1218), un des plus grands rois, à l'origine d'énormes projets touchant la santé. On y entre le long d'une série de sculptures représentant la scène du tir à la corde entre dieux et démons. Un site où de nombreux visages géants, en particulier celui du roi, sont sculptés dans les colonnes et sur les portes d'entrée.
Ta Keo, édifié sous le roi Javayarman V (968 - 1000), est un temple-montagne qui évoque le mont Meru, montagne mythique de séjour des dieux, qui sépare les cieux de l'enfer.
Ta Prohm, édifié sous le roi Javayarman VII, un magnifique ensemble en grande partie détruit par la végétation. Le mariage entre la pierre et les racines des arbres est impressionnant.
Tous ces sites dégagent une atmosphère semblable, des édifices qui évoquent une époque, des colonnes taillées dans le grès, des bas reliefs et des sculptures en répétition, on ne se lasse pas de passer de l'un à l'autre en lisant et relisant son guide. À parcourir en prenant son temps, et surtout à vélo.
Petite anecdote : la route qui mène à Angkor Wat passe en plein milieu d'un hôpital pour enfants malades du nom de Javayarman VII. Un défilé permanent de brancards doit traverser la route, le contrôle est assuré par un garde barrière qui bloque de façon régulière la circulation. Comme pour laisser passer le train.
Et pour finir : un joyeux anniversaire à Estelle