Vendredi 9 Novembre - Séoul : km 9,009

Dernière visite qui manque à notre palmarès Séoul :  le Gyeongbokgung. C'est le premier Palais royal construit pour la dynastie Joséon, dès 1395. Près de l'entrée, une statue imposante de sagesse du grand roi Sejong, celui qui a amené le nouvel alphabet, au grand désespoir des savants lettrés de l'époque qui avaient mis pas mal de sueur à apprendre les caractères chinois. 

C'est là que s'opère chaque jour la relève de la garde, dans le style des 3 mousquetaires qui accueillent Dartagnan. Avec des petites barbiches qui donnent envie de chanter 'je te tiens par la barbichette....' car c'est vrai que quand ils font la garde immobiles devant l'entrée du palais, ils n'ont pas le droit de rire, malgré la pression que leurs mettent les touristes à poser à leur côté en faisant de grosses grimaces. 

On a la chance d'une visite guidée commentée, qui nous confirme que le Coréen est tenace...  S'il y a une question à ne pas poser lors de la visite des édifice royaux, c'est "est-ce que ce sont les bâtiments d'origine". Par deux fois, les voisins Japonais ont détruit tous les Palais. Lors de l'invasion de 1592 menée par Toyotomi Hideyoshi, par esprit de destruction, et lors de la colonisation de 1910 à 1945, par esprit de reconstruction sur des bases nouvelles. Sans oublier les incendies qui ont fait quelques dégâts. Et à chaque fois, avec foi et patience, les Coréens ont entrepris la rénovation des lieux, en respectant les plans d'origine.

Tous les bâtiments sont en bois, un matériau bien plus noble que la pierre. On a envie de raconter l'histoire des 3 petits cochons...

On accède au palais par une succession de terrasses à étages, le roi siège au dernier étage et démontre clairement par là sa supériorité. Les terrasses sont de pierre, une surface très inégale qui impose d'avancer lentement en regardant ses pieds... là encore c'est voulu, une marque de respect quand on s'approche du roi. Chauffage au sol, grand confort.

On termine la visite sur la place principale de Séoul, la Séoul Plaza, genre place de la Concorde, bordée d'un dernier palais qui nous avait échappé, le Deoksugung. Celui là, on décide de le laisser tomber, il faut en garder un pour notre prochaine visite en 2032.

Passage à l'office du tourisme pour connaître les événements du week end. En dehors d'un festival cuisine Coréenne et du festival des lanternes sur la rivière, il y a un festival de musique sur les bords du fleuve, "mais c'est jeune". Je me venge en demandant à quel endroit on peut écouter du Beatboxing, pas de réponse. 

Soirée musicale au Séoul Gugak Art Center, pour un spectacle en Coréen ancien, sous titré en Coréen. On reçoit un accueil digne de princes étrangers venus de très loin, avec un cadeau de bienvenue, et surtout une introduction auprès du compositeur - metteur en scène Uzong Choe qui nous explique dans un Français impeccable son spectacle, la complainte d'une femme face à son amour perdu. Un paravent d'automne, un éventail, un pianiste, une chanteuse assise sous la lumière des projecteurs, elle traduit ses émotions à travers une musique parfois saccadée mais toujours mélodieuse. Quelques vocalises, quelques moments lyriques, on est sous le charme. Peut-être on prolongera par mail le rapide contact qui s'est établi, peut-être le spectacle viendra voyager en France ou en Suisse, en tout cas c'est gagné, un échange bref mais intense qui nourrit nos émotions... 

Pas facile de passer au spectacle suivant, conseillé par Louison, on change complètement de style en allant écouter le Français Saro champion du monde de Beatboxing en catégorie Loopstation. Ça se passe au Soap Club, moyenne d'âge 25 ans, Louison nous a fait inviter sous les noms Coco et Evelyne. On passe tous les contrôles de sécurité, Coco et Evelyne sont cleans, se voient appliquer le tampon 'soap' sur le poing et trouvent un tabouret au bar d'une boîte de nuit assourdissante qui attend l'arrivée de Saro à 1h du matin. Quel contraste, si la chanteuse lyrique de ce soir nous voyait, elle ne comprendrait pas. Nous non plus, mais notre séjour en Corée touche à sa fin, il faut se lâcher, une drôle de surprise pour nos petites filles quand elles apprendront la nouvelle folie de leur grand mère. Ah, si Suzy voyait ça ! Brouwiller, qu'es tu devenu ? 

À minuit, on se dit 'bonne année',  en espérant que Saro sera à l'heure. A1 heure pile, il entre en scène, moment d'hystérie, 'my name is Saro, doum bidi dung...', c'est quand même un champion du monde ! On se prend au jeu, on ne comprend pas tout, on hésite à crier 'Allez les bleus', on bouge un peu dans un sens, dans l'autre, le rythme s'installe en nous. 

A 3h, on est au lit. Ça faisait bien longtemps qu'on s'était couché après minuit. Mais si on y pense, il n'est que 19 heures en France !

Comments

[Anne Rose]

Bonjour Évelyne ,bonjour Jacques

Hier, en ouvrant notre boîte aux lettres ,une carte nous attendait . Elle a mis un mois exactement pour nous atteindre.. merci, merci à vous deux. Nous avons été très touchés par vos pensées . J'attends la suite de votre voyage avec impatience ....et encore plus lorsque vous serez dans mon pays natal. la Nouvelle Calédonie ....!!!!!.Mais je patiente et vous souhaite de belles dernières heures au Japon...mille pensées affectueuses..