Jeudi 1er Novembre - Guri : km 8,814

Une journée entre rivières, ponts et tunnels, pour arriver à deux pas de Seoul, on repousse la récompense à demain. Avec une brume digne du Pays de Gex en début de journée le long de la rivière Hanang, par 4 degrés, dans une atmosphère humide. Bien calfeutrés dans notre équipement du Cap Nord, pas de problème.

C'est incroyable cette piste cyclable presque ininterrompue, avec toujours une solution pour contourner les obstacles en toute sécurité. La moindre descente fait l'objet de panneaux pour attirer l'attention, la moindre montée est signalée pour nous donner le temps de changer nos vitesses, le moindre carrefour avec une grande route est équipé de son tunnel ou de son pont (avec des pentes allant de 13 à 15%, c'est moins long). Bien sûr, les panneaux sont rédigés en Coréen, mais on dispose de l'application smartphone Kakao qui nous permet de nous repérer facilement. On a quand même relevé une erreur, quand juste avant le café de midi, on s'est trouvé bloqués face à un os. Ça m'était déjà arrivé sur la Via Rhona, on fait demi tour, et alors ??? Y'a rien là !

 Dans l'après midi, festival de tunnels, exclusivement réservés aux cyclistes, je pense que la piste emprunte une ancienne voie ferrée, c'est vraiment cool, et c'est plat.

 Visiblement, ce doit être bondé en été, si l'on regarde toutes les banderoles qui jalonnent le parcours avec de belles photos de courses cyclistes, et tous les points d'arrêt pique-nique, toilettes et même camping. Mais aujourd'hui 1er novembre, on vit à fond notre solitude et notre tranquillité.

L'approche de Seoul est toute différente. On commence à croiser des cyclistes, des cafés sont installés sur le bord de la piste, et même des stations de réparation de vélos. On s'attendait à une approche de style mégalopole, mais ce n'est pas le cas. On alterne les passages en campagne et les petites villes de banlieue, avec leurs amas de tours formant une longue muraille infranchissable. Mais pas du tout la sensation d'approcher une ville de 20 millions d'habitants.

Notre ville étape Guri se situe à une quinzaine de kms du centre de Seoul, on est passé sans transition de la campagne le long de la rivière à une ville animée, des rues bordées d'immeubles couverts d'enseignes toutes en couleurs, une animation soudaine qui va s'interrompre encore une fois demain avant d'entrer dans la capitale. Rien à voir avec Tokyo dont on ne voyait pas la fin.

Les rencontres du jour se suivent mais ne se ressemblent pas. Adorable de gentillesse, notre serveuse du café de midi, qui nous offre son sourire et des kakis 'pour la route'...

... et un peu plus tard, le grand frère du bandit masqué, pas question de baisser son masque pour nous parler, qu'est ce que c'est désagréable !