Dimanche 16 Septembre - Koya : km 6,736
La recherche d'un restaurant hier soir ressemblait à une épreuve de bizutage. On tournait dans les ruelles du centre ville, autour de petites boutiques éclairées par des lampions, pas d'enseigne, aucune indication de menu. Mais suspicion de restaurant car derrière la porte vitrée opaque, sortent des éclats de voix et des rires. Pas facile d'oser faire glisser la porte sur ses rails avec notre connaissance du Japonais limitée à moshi moschi et arigatogo. Plusieurs fois on ose... et à chaque fois, le même tableau : pas de table, seulement un bar en ovale, derrière le bar le patron, et face à lui les clients qui dégustent leur plat, dans une ambiance très familiale et complice où tout le monde se connaît et parle fort. Où est notre place ? Ça les fait rire de nous voir guigner et vite refermer la porte, comme si on avait fait une grosse bêtise. Le bizutage se termine dans un restaurant italien, il y a des tables, et des antipasti, et des pâtes, et du tiramisu. La veille d’une étape de montagne, il faut s’alimenter.
Une étape de montagne agréable, on espère qu’elle ressemble à toutes les étapes de montagne qui nous attendent. Une pente douce limitée à 6%, une route peu encombrée, et la récompense peu après le col : un petit village complètement perdu et isolé, qu’on s’empresse d’aller visiter, ce sera notre arrêt pique-nique devant l’épicerie du village, avec son distributeur de boissons et son étalage limité à quelques patates, 2 potirons et trois sachets de riz, ca fait plaisir, ça nous change des grandes surfaces et leurs innombrables pots de yoghourt. Apparemment en libre service.
Dans la descente, on tombe sur l’opération de moissonnage du riz, un cliché tout en couleurs qu’on ne rate pas, et plein de jolis petits villages, avec leurs maisons traditionnelles dans un ensemble architectural harmonieux.
Étape à Kōka, une ville pas très jolie surtout un dimanche après-midi, qui présente une originalité : c’est le lieu de naissance de l’art martial du ninjutsu, pratiqué initialement par les espions du Japon féodal, les ninjas. Le ninjutsu a évolué vers une discipline d’art martial, alors qu’il était au départ un art adapté à ses pratiquants, les espions, qui manipulaient techniques de ruses et tromperie. On rate l'animation du musée Kōka Nina Village, on aurait pu devenir des experts de l’espionnage. Et on ne verra aucun musée demain, puisque tout sera fermé pour la journée nationale pour les personnes âgées.