Mardi 31 Juillet - Cochrane : km 4,759
On y est ! On a terminé l’étape en passant un col qui nous a amenés 10 mètres au dessus du col de la Faucille, ce ne sont pas encore les Rockies, (d’ailleurs, on ne les voit toujours pas, elles restent cachées derrière leur voile), mais on est bien sur la route. Demain soir RDV ici à Cochrane avec nos amis Québécois, on est à l’heure au rendez-vous, première mission de notre projet complètement accomplie.
Dès la sortie de Calgary, on sent qu’on a vraiment quitté les Prairies en roulant une dizaine de kms le long de la rivière Bow qui prend des allures de rivière de montagne. Courant rapide, petites vagues. On apprend que les arbres qui la bordent, des douglas, on une taille bien plus fine que les mêmes arbres à Vancouver, du fait de la rudesse du climat : 2 mètres de diamètre à Vancouver, 4 fois moins ici pour un arbre de 400 ans (à couper à la pleine lune, c’est JN qui l’a dit). Cela n’a pas empêché un des premiers pionniers qui s’est installé ici ( fin 19eme quand la voie ferrée est arrivée) de s’approprier des kms de terrains des 2 cotés, ses descendants vivent à Calgary et ne doivent pas être malheureux.
Puis en s’éloignant de la rivière, on traverse les derniers quartiers résidentiels, des maisons alignées dans un ordre parfait,
Au pied du tremplin olympique, on rencontre la famille la plus heureuse au monde. Ils ne sont plus qu’à 15 kms de chez eux, après un voyage vélo de 13 mois, semblable au nôtre, mais ils sont partis vers la droite alors à qu’on est parti sur la gauche : 15,000 kms, l'été en Europe de l’ouest jusqu’à Tromsö, l’automne en Inde, hiver en Asie du Sud Est, printemps au Japon, et le dernier mois pour traverser les Rocheuses et rentrer à la maison. Les garçons ont assuré leur année scolaire grâce à Wifi et Skype, bien suivis par leurs profs. Le petit dernier, celui qui roule en tandem avec son père, a pris 10cm dans l’année, il a fallu lui changer son équipement. Le père a vu sa barbe s’étoffer, et la mère dégage une énergie qui a dû pas mal contribuer à la réussite de leur projet. En fait, c’est facile... yaka.
Etape courte, à peine 50 kms, on a pris tout notre temps pour alterner haltes, café, Subway... et arriver encore assez tôt pour planter la tente le long de la rivière Bow qu’on a retrouvée. Dans un terrain de camping parfait, où chacun dispose d’un espace conséquent, une table (j’aime), une chaufferette à bois (Evelyne aime), et surtout beaucoup d’espace pour la caravane et pas grand chose pour la tente. On se sent tout petit...
Et demain, aucun programme, c’est repos. On va pouvoir écouter les morceaux sélectionnés par nos Kebecwas.
Barbara Deschamps - Ne touchez à rien