Lundi 11 juin - Spanish : km 1,143
Grand beau au réveil, pour une étape au look Norvégien. Paysages de lacs et forêts, on passe d'île en île à l'intérieur de l'île, c'est un remake de la route du Cap Nord. Avec les moustiques en prime.
Rencontre avec des colonies de chenilles 🐛, elles sont sans doute la cause des nombreux arbres morts autour de nous. C'est franchement dégoûtant, on n'a pas envie d'y goûter, même grillées. Heureusement, on est au pays du poulet grillé, pour les chenilles, on attendra l'Asie. Et pour le camping... on va botter en touche quelques temps.
Détour par le petit village de WhiteFish Falls. On ne le regrette pas, même si tout est à l'abandon. A l'entrée du village la boutique LCBO, puis l'église transformée en bistro, la cabane au toit rouge telle qu'on imagine sa cabane au Canada, puis le cimetière en plein milieu du village, et surprise, la caserne des pompiers à la sortie du village. Mais où sont les pompiers ?
Tout est à vendre, sauf le cimetière et la caserne des pompiers.
Café sandwich au Subway d'Espanola, près de l'usine de pâte à papier. C'est une première, on apprend comment commander son sandwich 🥪.
Et puis 30 kms de bonheur l'après midi sous un soleil mexicain sur une route tranquille, la Lee Valley Road, le long de la Spanish River, route plane bordée d'érables et de sapins, on roule à fond... si bien qu'en passant devant l'église bleue de Macey, on décide d'ajouter encore 20 kms pour faire étape à Spanish.
À 5 kms de l'arrivée, on fait comme les pros : on vide les gourdes, pas en les jetant, en buvant jusqu'à la dernière goutte.
Soirée motel au bord de la highway et de ok à voie ferrée, on imaginait que tous ces lieux étaient le fruit d'une colonisation espagnole, mais la paella a été remplacée par fish and chips. On s'y fait.
Une étape qui frôle les 100kms, ça donne le temps à Evelyne pour renouer avec son ancêtre FEUERSTEIN. L'anecdote se situe au 19ème siècle dans une cabane à sucre de l'Ontario où venait de s'installer une famille d'immigrants de l'Europe de l'Est : les FEUERSTEINs.
Le capitaine tenait d'une main gantée un crochet qu'il actionnait violemment. Le rocking chair vide basculait encore quand le capitaine tira de sa cariole le pain de glace à l'aide de son gant au crochet acéré.
Il hissa le bloc dégoulinant sur son épaule protégée d'un double sac de chanvre.
D'un pas ferme, il se précipita vers la 4ème marche de la maisonnette, quand surgit la mama, la bouteille de schnaps à la main.
Surpris, le capitaine laissa échapper la masse blanche par la porte ouverte de la cuisine.
Là, se trouvait le petit FEUERSTEIN, aux premières loges devant le jet de mélasse dégoulinant en stalactite sur la glace.
Quelle merveille de stupéfaction devant la métamorphose du filet de sirop d'érable se figeant instantanément.
En tirant 4 roues de rondelles et en les relevant, le petit FEUERSTEIN pouvait s'imaginer un bolide avançant et reculant sur la piste glissante.
FIRESTONE était né, le pneu révolutionnaire de glue et de broc.
À tous les migrants créateurs et à tous les jeunes qui rêvent d'un monde meilleur, le poète visionnaire du 19eme siècle F. HÖLDERLIN adresse son message : "Je me représente de préférence le monde comme une maison où chacun, sans même y penser, s'adapte aux autres, vit pour le plaisir et la joie des autres, parce que son cœur le lui inspire"